Etape 2. Niveau d’implication des acteurs

A cette étape, il s’agit de préciser qui sont les acteurs repérés et de qualifier leur place dans ce partenariat : quels sont leurs champs d’expertise ? Quelles sont les ressources qu’ils peuvent mettre à disposition du projet ? Et en quoi ce projet peut intéresser leur structure ? Pour qu’un partenariat fonctionne bien, il faut que chaque contributeur puisse nourrir son engagement en trouvant du sens à son implication.

Il est recommandé d’effectuer ce travail en collectif, avec les porteurs du projet et les partenaires déjà impliqués, lors d’un comité de pilotage par exemple.

Pourquoi ? Pour limiter la subjectivité de la réponse et éviter de parler au nom d’autrui.
Si tous les partenaires ne peuvent être présents, il est recommandé de leur envoyer le tableau suivant à remplir pour ce qui les concerne.
Si le tableau est réalisé par un acteur seul, il ne représente que l’état des connaissances de la personne qui l’a réalisé.

Attention, ce temps est d’autant plus important qu’il sert de base pour l’outil CARTO de représentation graphique du partenariat mis en œuvre – ETAPE 3.

Sa fidélité à la réalité des implications dépend donc de la fiabilité des données recueillies, qui seront d’autant plus fiables qu’elles émanent des acteurs directement concernés et d’un collectif.

Animation de la séance de travail  :

L’outil 2 – Niveau d’implication des acteurs – est présenté au groupe de travail. Les différentes catégories sont passées en revue. Les catégories TRADUCTEURS/EXPERTS/MOYENS/INTERETS sont à expliciter (voir ci-dessous).
Chaque participant prend quelques minutes pour s’auto-positionner pour chaque case/catégorie.
Mise en commun : chacun communique ce qu’il pense être sa position et partage ses questionnements. Le groupe accompagne à la réflexion et la décision de ce qui est inscrit dans le tableau.

Précisions sur les catégories à renseigner :

Selon la théorie de l’acteur réseau (the Actor Network Theory développée par Bruno Latour et Michel Callon), la traduction est le processus par lequel se créent et s’étendent les réseaux. Le traducteur est un acteur, un médiateur qui a la capacité de mobiliser, de fédérer les autres acteurs pour renforcer les liens, en créer de nouveaux au sein du réseau ou du partenariat. Le traducteur porte souvent la fonction d’animation et/ou de coordination de la dynamique partenariale. Le traducteur peut par exemple être le partenaire qui anime la réflexion sur le partenariat et en fait la synthèse pour renseigner ces outils d’analyse. Dans un partenariat, plusieurs acteurs peuvent simultanément porter la fonction de traducteurs.
Par contre, l’absence de traducteur dans un partenariat constituera une information importante, car la présence d’un traducteur est une recommandation centrale pour le bon fonctionnement d’un partenariat. Le (les) traducteur(s) devra être inclus dans la carte, au même titre que les autres partenaires.
Il s’agit donc bien d’identifier qui fait office de traducteur, car s’il y en a part, c’est un facteur d’échec d’un partenariat.
Il s’agit de cocher cette case seulement lorsque le partenaire est considéré comme "expert" par rapport à problème à résoudre dans le cadre du projet. Il y a rarement plus de 3 "experts" dans un projet. Selon la théorie de l’acteur réseau*, certains partenaires peuvent être considérés comme “experts” si leur mission principale est en lien avec la problématique qui a mené à la mise en place du partenariat étudié. Les autres partenaires “non experts” sont généralement des acteurs dont la mission n’est pas d’intervenir sur la problématique mais qui interviennent sur un champ proche ou connexe et/ou qui sont en contact avec la population cible.
Il existe une multitude d’expertise (usages, techniques, expérientielles, etc.). Dans notre modèle (l’acteur réseau), "l’expert", de par sa connaissance de la problématique, apporte les savoirs (théoriques et expérientiels) et assure la cohérence entre les objectifs du projet et les enjeux thématiques.
Par exemple, un projet de prévention des addictions auprès de jeunes pourra faire appel à une structure "experte" de la question des conduites addictives. Les autres partenaires seront par exemple les structures accueillant les jeunes.
* Akrich M, Callon M, Latour B.- Sociologie de la traduction : Textes fondateurs, Paris, Presses des Mines, 2006.
Si une ou des structures apportent des moyens financiers, cocher le niveau de financement entre 0 et 3. Un symbole spécifique apparaîtra à côté du nom de la structure.
Attention, si la structure se trouve dans la situation de répartir une subvention à partir de prestations facturées, on ne considèrera pas qu’elle est financeuse. Ce sont généralement des institutions comme l’Agence Régionale de Santé, une collectivité locale, la MILDECA qui sont pourvoyeuses de financements. Elles peuvent avoir des liens de partenariat plus ou moins développés suivant les situations.
Moyens matériels et humains. Pour chacun des acteurs repérés, attribuer un niveau de contribution sur une échelle de 0 à 3 pour chaque type de moyen engagé. Pour les acteurs encore non mobilisés, ces moyens sont égaux à 0.
Concernant les ressources et moyens mis à disposition du projet, la cotation de la réponse (de 0 à 3) doit se faire au regard des autres partenaires, c’est-à-dire les uns par rapport aux autres, et non par rapport à un barème externe.
Il s’agit de faire émerger ce qui fait sens pour la structure à participer à ce projet.
S’il existe un objectif global à un projet en promotion de la santé, ce n’est pas le même qui engage chaque acteur et sa structure à participer à ce projet. Tous les acteurs autour de la table peuvent avoir des intérêts différents. Aborder de façon explicite cette dimension permet que soient dits, de façon transparente quels sont les attendus pour chacun à apporter des moyens et ressources au projet, au-delà de l’intérêt général pour les publics concernés.
Par exemple, une collectivité locale porte un projet de prévention en santé mentale sur son territoire. Son intérêt est d’améliorer la santé de ses concitoyens mais aussi la tranquillité publique. L’IREPS, structure ressource au projet, est dans une perspective d’améliorer la qualité des projets en promotion de la santé et ainsi remplir son cahier des charges vis-à-vis de ses missions. Le centre social qui s’implique également veut dans son cas mettre en œuvre un projet qui puisse mobiliser les habitants adhérents. Les habitants eux-mêmes, également partenaires, sont intéressés par partager leur expérience et aider leur communauté.

Les outils pour passer à la pratique :

Retrouvez ici le document permettant d’établir le niveau d’implication des acteurs, avec les catégories décrites ci-dessus.
Outil 2. Niveau d’implication des acteurs