5 – Choisir ses ressources pédagogiques

À ce stade, il est important de bien choisir les activités et les ressources pédagogiques que vous souhaitez utiliser. Nous ne présenterons pas de méthode de conception d’une ressource pédagogique (ce qui pourrait faire l’objet d’un Guide’Up à part entière !), mais nous vous proposons d’envisager trois catégories de ressources pédagogiques à prendre en compte lorsque vous concevez votre formation :

  1. La mallette du formateur ou de la formatrice contient les supports et les ressources pédagogiques utilisées pendant la formation par le formateur ou la formatrice : diaporamas, vidéos, bibliographie, ouvrages, cartes de photo-expression, fiches d’études de cas, fiches théoriques à consulter pour se préparer aux temps de reformulation et de conscientisation.… Pensez à enregistrer les contenus numériques sur une clé USB !
  2. La mallette de l’apprenant·e contient des ressources destinées au groupe, à imprimer ou à télécharger dans leur espace en ligne : support à compléter, bibliographie, fiche explicative, des ouvrages, des articles et des supports à distribuer ou à disposer en consultation sur une table. 
  3. Le matériel d’animation concerne le matériel supplémentaire à emporter, tel que des feutres, des marqueurs, des feuilles de brouillon, des Post-it, des enceintes et un ordinateur si la salle n’est pas équipée, des cartes de photo-expression, et tout autre support prévu dans le déroulé pédagogique. Il est important de soigner le choix du matériel : des supports esthétiques et agréables visuellement ont un réel impact sur l’apprentissage. 

Pour passer à la pratique :
FICHE 1.  Les bonnes questions à se poser… sur les ressources pédagogiques 

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4 – Construire le déroulé pédagogique

Qu’est-ce qu’un déroulé pédagogique ?

Le déroulé pédagogique présente de manière détaillée les différentes séquences de la formation en suivant une progression spécifique. 

La progression spiralaire 
S’il existe différentes formes de progression pédagogique, l’une des plus courantes est la progression spiralaire, qui s’inspire du modèle du curriculum spiralé de Bruner proposé dans les années 60. Elle suppose qu’une notion soit revue plusieurs fois au cours du déroulé pédagogique, en approfondissant à chaque fois son niveau de compréhension et d’appropriation. L’apport théorique ou pratique est ainsi révisé et affiné au fil de la formation. 
Exemple. Après avoir découvert les déterminants d’une alimentation saine et équilibrée, le groupe participe à une activité autour de la nutrition, plus spécifiquement en lien avec le rythme de vie du jeune enfant. Il révise ainsi les déterminants de la santé sous un prisme plus spécifique. 

Pourquoi formaliser un déroulé pédagogique ?

La formalisation du déroulé pédagogique est primordiale à différents niveaux, en ce qu’elle sert à  : 

  • Avoir à disposition un guide écrit auquel le formateur ou la formatrice peut se référer pour garder les objectifs pédagogiques sous les yeux, suivre le bon déroulement de la formation et la durée séquencée des activités.
  • Vérifier les besoins matériels en amont de la formation (aménagement de la salle, ressources à apporter et à imprimer, logistique de l’accueil et du café…). 
  • Garder une trace des ajustements pendant la formation, pour préparer avec plus d’efficacité les futures sessions de formation ou pour permettre à d’autres formateurs et formatrices de s’approprier la formation.
  • Dans le cas d’une coanimation, s’assurer que le binôme de formation partage des intentions et des approches pédagogiques communes, et de clarifier le rôle de chacun·e. 

Les outils de scénarisation en ligne 
« Scénariser » une formation, une expression souvent employée dans les formations en ligne ou hybrides, désigne le choix des objectifs d’apprentissage, des séquences, des activités, des méthodes pédagogiques et des stratégies d’évaluation. On parle donc de « scénarisation » lorsque l’on évoque ces différentes étapes de la conception pédagogique. De nombreux outils en ligne et des logiciels gratuits facilitent la scénarisation d’une formation, parmi lesquels Genially, Modulo, Padlet, Miro

Comment élaborer un déroulé pédagogique ?

  1. Découper la formation en séquences
    Il s’agit de définir les contenus à aborder pour atteindre chaque objectif pédagogique et de constituer ainsi un séquençage.
  2. Chercher ou concevoir des activités et des supports pédagogiques
    Dans chaque séquence, les formateurs et les formatrices envisagent de quelle manière les contenus vont être abordés, c’est-à-dire quelles seront les méthodes, les techniques pédagogiques, les activités et les supports nécessaires. Il est donc important de savoir où chercher ces outils en interne ou sur des sites spécialisés, et quels outils restent à concevoir.
  3. Formaliser le déroulé
    Le déroulé pédagogique décrit les différentes séquences sous forme de tableau à entrées multiples : la durée, les horaires, les intentions pédagogiques, les objectifs, les consignes, les contenus, les modalités, le matériel, la personne responsable de l’animation dans le cas d’une coanimation… Une colonne supplémentaire peut être ajoutée pour prendre des notes durant la formation, par exemple pour conserver une trace des changements apportés par rapport au déroulé initial. L’exemple de déroulé pédagogique ci-dessous correspond à une formation d’une journée en promotion de la santé et peut servir d’exemple. Il est possible de l’aménager selon vos besoins, en ajoutant par exemple une colonne « consignes ».

Plusieurs paramètres doivent être pris en compte dans le choix des méthodes, des techniques et des outils pédagogiques :

  • Les objectifs pédagogiques : par exemple, si un objectif pédagogique relève d’une application ou d’un processus, on pourra choisir une pédagogie démonstrative. 
    Exemple : savoir planifier une action d’animation en utilisant un cadre logique est un objectif qui peut amener à concevoir un exercice pratique basé sur l’imitation de la formatrice qui remplit le cadre logique étape par étape
  • Le profil des apprenant·es : leurs habitudes de travail, leurs attentes, leurs besoins… 
    Exemple : pour des professionnel·les de l’animation habitué·es à travailler en mouvement, on évitera les activités statiques pendant une longue période. Si un apprenant est en situation de handicap, on prévoira un aménagement des activités en fonction de lui. 
  • Le profil des formateurs et des formatrices : leurs envies, leurs préférences, leur aisance avec certaines méthodes et techniques, leurs besoins… 
    Exemple : un formateur a besoin de temps pour se ressourcer et se préparer à la séquence de l’après-midi lors de la pause déjeuner ; il est important qu’il puisse exprimer ses besoins individuels au groupe et ne se force pas à déjeuner avec l’ensemble des participant·es. 
  • Les contraintes matérielles, financières : la durée, les équipements disponibles, les possibilités d’aménagement de la salle… 

Les supports d’apprentissage 
Comme le montrent différentes études, les apprenant·es mémorisent mieux avec un support d’apprentissage, en format papier ou numérique. N’hésitez pas à prévoir un livret de l’apprenant comprenant quelques activités et la possibilité de prendre des notes personnelles, ainsi qu’à imprimer le programme ou des supports pour les apprenant·es, la formation n’en sera que plus réussie. 

Pour passer à la pratique :
FICHE 1. Les bonnes questions à se poser… sur le déroulé pédagogique
FICHE 3. Exemple de déroulé pédagogique efficient 
FICHE 3 bis. Déroulé pédagogique à compléter

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3 – Identifier des méthodes pédagogiques

Quelles sont les principales méthodes pédagogiques ?

On distingue généralement cinq grandes méthodes pédagogiques : expositive, démonstrative, interrogative, expérientielle et active. Le choix d’une ou de plusieurs de ces méthodes s’effectue en fonction du formateur ou de la formatrice, du groupe d’apprenant·es et du parcours d’apprentissage choisi. Retenons qu’une séquence pédagogique peut s’appuyer sur différentes méthodes, chacune mobilisant des techniques spécifiques (voir fiche 2).

Pour passer à la pratique :
FICHE 2.  Choisir ses méthodes pédagogiques

Prenons un exemple de séquence mobilisant les cinq méthodes pédagogiques présentées dans le tableau :

  • La méthode expositive ou magistrale 
    Exemple : une formatrice présente le concept des déterminants de la santé et les schémas associés.

  • La méthode démonstrative
    Exemple : la formatrice se rend ensuite sur une plateforme d’apprentissage en ligne sur laquelle elle a créé un exercice sur les déterminants de la santé à destination des parents. Elle montre au groupe comment se rendre sur la plateforme et accéder à l’exercice. Les participant·es reproduisent les étapes pas à pas sur leur téléphone ou leur ordinateur portable.

  • La méthode interrogative 
    Exemple : à partir des facteurs cités, la formatrice interroge les apprenant·es pour les aider à identifier les déterminants de la santé. Elle les aide à préciser leurs réponses, et relance le groupe pour lui venir en soutien.

  • La méthode expérientielle 
    Exemple : le groupe est mis en situation et participe à des jeux de rôle à partir de plusieurs études de cas réelles du public du centre social.

  • La méthode active 
    Exemple : à partir d’une étude de cas autour d’une personne, la formatrice aide les apprenant·es à identifier ce qui peut influencer son état de santé. 

Les méthodes privilégiées en promotion de la santé
Les formations en promotion de la santé mobilisent principalement des méthodes actives et expérientielles. L’apprenant·e est acteur·trice de son apprentissage. Les techniques proposées peuvent varier : des études de cas, des mises en situation, des partages d’expériences et de connaissances, des débats, des jeux de coopération… 
Parmi les bénéfices des pédagogies actives, citons le fait de soutenir l’attention des participant·es, de favoriser leur autonomie, de s’appuyer sur leur situation réelle et sur leurs expériences passées, de faciliter la recherche collective de solutions, de développer leur capacité d’innovation et de prendre plaisir à apprendre. 
Dans ces approches, le formateur ou la formatrice n’est pas le ou la seule à détenir les savoirs. Il ou elle se définit moins par son rôle dans la transmission de connaissances que par celui « [d’]organisateur [ou organisatrice] des conditions d’apprentissage » (Pellaud et Eastes, 2003, p.7), bien qu’il ou elle puisse apporter des éléments d’expertise (repères méthodologiques, éléments théoriques…).

Comment mettre la formation au service du développement d’un réseau ?

Une formation en promotion de la santé peut être un levier de développement de réseau en favorisant la mise en valeur des compétences et des expertises des individus qui la composent. Le développement du réseau peut se faire en utilisant des modalités d’animation qui favorisent l’interconnaissance, le respect et la confiance mutuels, ainsi que la mise en place de groupes de travail pour identifier les différences et les points communs entre les acteurs et actrices.

Le formateur ou la formatrice en promotion de la santé peut agir pour développer le réseau par des actions telles que :

  • Mélanger des typologies de participant·es dans la constitution des groupes
  • Prévoir des temps dans la formation pour imaginer l’élaboration d’actions
  • Pointer l’importance et l’intérêt de la collaboration interdisciplinaire
  • Proposer des temps après la formation : la construction d’une action collective, un accompagnement individuel, la constitution d’un réseau de partenaires…

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2 – Définir des stratégies et des modalités pédagogiques

Une démarche inductive ou déductive ? 

La démarche inductive part de l’expérience des apprenant·es pour aller vers la théorie. Il s’agit d’identifier des règles ou des principes généraux à partir d’exemples concrets. La démarche déductive, à l’inverse, part de la théorie pour aller vers la pratique. Il s’agit d’aller vers des applications concrètes ou des exemples à partir de règles ou de principes généraux. Si une approche inductive favorise l’engagement dans l’apprentissage, le choix d’une démarche inductive ou déductive dépend du profil des apprenant·es. Il est par exemple possible d’observer : 

  • Leur niveau d’expérience. Une approche déductive, qui apporte d’abord des éléments théoriques, est parfois plus adaptée à un groupe novice. 
  • Leurs attentes. Certains groupes souhaitent d’abord échanger entre pairs. D’autres sont plutôt demandeurs de contenus théoriques.
  • Leur motivation. Dans un groupe inscrit par sa hiérarchie, il est préférable d’engager une approche inductive, qui donnera rapidement du sens aux contenus théoriques partagés.  

En présentiel, en distanciel ou hybride ? 

Il est important de choisir en amont si la formation aura lieu en présentiel, à distance, en format hybride (alternant contenus en présentiel et en ligne) ou en situation de travail (Action de Formation en Situation de Travail ou AFEST).

Animer seul.e ou en co-animation ?

Dans la mesure du possible une co-animation est préférable. Cela permet de croiser les regards et les postures d’animation (écoute active, reformulation…) d’autant que les sujets de promotion de la santé sont complexes. Cela suppose de prévoir un temps de préparation à deux dans le rétroplanning.

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1 – Définir des objectifs 

La clé de voûte d’une formation réside dans la définition de ses objectifs. Ceux-ci découlent des besoins identifiés et sont construits en lien avec les indicateurs d’évaluation. Ils facilitent ensuite la construction du programme de formation. Il est important de considérer trois types d’objectifs :

  • Les objectifs de changement (dit aussi « stratégiques ») : une formation en promotion de la santé poursuit un ou des objectif(s) de changement à un niveau plus large que la formation. Il(s) répond(ent) à la question : Au service de quel(s) grand(s) objectif(s) de la structure commanditaire ou du territoire la formation est-elle organisée ? En promotion de la santé, les objectifs de changement incluent généralement des enjeux autour des déterminants en santé ou des inégalités sociales de santé.
    Exemple : améliorer l’accès à une alimentation saine et durable aux familles fréquentant un centre social, renforcer les réseaux d’acteurs locaux sur le thème de la nutrition… 
  • Les intentions pédagogiques : elles correspondent aux objectifs du formateur ou de la formatrice, autrement dit à ce qu’il ou elle attend des séquences et des situations pédagogiques mises en place. L’intention pédagogique ou les intentions pédagogiques répond(ent) à la question : Qu’aimeriez-vous voir changer ou évoluer après la formation ?
    Exemple : développer la connaissance des structures et des organismes ressources sur le territoire qui travaillent en faveur d’une alimentation saine et durable 
  • Les objectifs pédagogiques : les objectifs pédagogiques identifient les compétences que la formation doit permettre de développer ou de renforcer, autrement dit, ce que chaque participant·e sera capable de faire à la fin de la formation. Ils répondent à la question : À l’issue de la formation, quelles sont les connaissances, les capacités, les comportements ou les gestes que les apprenant·es auront acquis ?

Quelle est la différence entre une intention et un objectif pédagogique ?
À la différence d’une intention pédagogique, un objectif pédagogique est mesurable et peut être évalué pendant/à la fin de la formation.
Exemple : l’objectif « être capable d’utiliser des techniques actives dans ses animations » pourra s’évaluer par une mise en situation au cours de laquelle les apprenant·es devront mettre en pratique une ou des technique(s) d’animation devant le reste du groupe.
« Favoriser la dynamique de groupe », « sécuriser les apprenant·es » ou « les amener à travailler sur leurs représentations » ne constituent donc pas des objectifs pédagogiques. Ce sont des intentions pédagogiques du formateur ou de la formatrice.

Découvrons trois règles essentielles pour définir un objectif pédagogique :
1 – Un objectif pédagogique commence par un verbe d’action.
2 – Un objectif pédagogique a cinq composantes. On dit qu’il est SMART : Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel (défini dans le temps). Certaines structures lui ajoutent un -E : écologique (respectueux de critères environnementaux).
3 – Un objectif pédagogique est associé à un ou des critère(s) d’évaluation. Un objectif pédagogique bien formulé permet d’identifier facilement des critères et des indicateurs d’évaluation.

Pour choisir votre objectif pédagogique, vous pouvez vous appuyer sur la taxonomie de Bloom ci-dessous, indiquant différents niveaux d’acquisition, et y associer des verbes d’action :

Schéma 1 : Taxonomie de Bloom, Centre d’appui et d’accompagnement pédagogique de l’AFESEO Canada, tous droits réservés. En savoir plus

Un enjeu en promotion de la santé : réduire les inégalités sociales de santé (ISS)
Les inégalités sociales se réfèrent à des différences de traitement entre différentes strates de la société, en termes de statut économique, d’accès aux ressources, d’éducation, de santé, de pouvoir, d’influence politique… Les inégalités sociales de santé (ISS) ont un impact important sur la santé des individus. Les communautés défavorisées sur ces facteurs ont souvent une moins bonne santé et une espérance de vie plus courte que les populations plus aisées. La promotion de la santé doit donc s’attaquer aux inégalités sociales de santé (ISS) pour garantir que tous les individus aient un accès égal aux opportunités et aux ressources nécessaires pour maintenir leur santé et leur bien-être. Cela peut inclure des politiques visant à réduire les inégalités de revenus et de richesse, à améliorer l’accès aux soins de santé pour les communautés défavorisées, à promouvoir l’éducation et la formation professionnelle et à favoriser la participation active des communautés à la prise de décision en matière de santé. En formation, cela se traduit par des objectifs visant à sensibiliser à cet enjeu.

La place des déterminants de la santé

En promotion de la santé, les déterminants de la santé constituent un socle d’analyse incontournable et invitent à une vision systémique des enjeux de santé. Ainsi, une formation de promotion de la santé intègre très souvent des objectifs qui vise à mieux connaitre les déterminants et à faire réfléchir aux manières d’agir sur ces déterminants qui sont présentés dans le schéma suivant.

Schéma 2 : Les déterminants de la santé, tous droits réservés Promotion Santé.

Les manières de prendre en compte les déterminants de la santé et particulièrement les déterminants structurels et environnementaux nécessitent un outillage des professionnels autour de plusieurs dimensions :

  • Encourager la recherche et l’évaluation : La recherche et l’évaluation sont essentielles pour comprendre l’impact des interventions en promotion de la santé sur les inégalités sociales de santé. La formation en promotion de la santé peut encourager à développer les compétences en recherche du groupe, en lui fournissant des outils et des méthodes pour mesurer l’efficacité des interventions.
  • Adopter une approche critique et réflexive : Les inégalités sociales de santé sont le résultat de processus sociaux complexes et sont souvent profondément ancrées dans les structures sociales. Il est donc important que la formation en promotion de la santé adopte une approche critique et réflexive, qui remette en question les normes sociales et les pratiques dominantes et explore les racines des inégalités sociales de santé.
  • Prendre en compte les contextes locaux : Les inégalités sociales de santé peuvent varier considérablement selon les contextes locaux. La formation peut permettre de développer une plus grande connaissance de ces enjeux. Elle peut s’appuyer sur ce que disent les acteurs·trices, les publics, les rapports…
  • Favoriser la participation et l’autonomisation des communautés : Les communautés les plus touchées par les inégalités sociales de santé doivent être impliquées dans la conception et la mise en œuvre des interventions en promotion de la santé. La formation peut contribuer à encourager la participation et l’autonomisation des communautés, en aidant les professionnel·les à identifier leurs propres besoins et ceux de leurs publics et à concevoir des interventions appropriées.
  • Favoriser la collaboration interdisciplinaire et intersectorielle : Les inégalités sociales de santé sont un problème complexe qui nécessite une approche interdisciplinaire et intersectorielle. Favoriser la collaboration entre différents secteurs (santé, éducation, travail social, etc.) et différentes disciplines (sociologie, psychologie, économie, etc.) doit donc constituer un objectif essentiel des formations.

Toutes ces dimensions se traduisent alors en objectifs pédagogiques multiples.

Le pouvoir d’agir du groupe comme objectif

En promotion de la santé, l’empowerment ou le développement du pouvoir d’agir est au cœur des approches éthiques et méthodologiques. Les formateurs·trices partent ainsi de l’expertise des individus sur les difficultés qu’ils rencontrent dans leur contexte professionnel. Leur rôle consiste à faciliter l’identification et la formulation de ces problèmes. William Ninacs, à travers ses travaux sur le pouvoir d’agir, a identifié des composants du processus général d’empowerment, parmi lesquels on trouve la conscientisation critique. Pour permettre l’émergence et la construction d’une conscientisation critique, William Ninacs évoque la nécessité « d’une pédagogie qui repose sur le questionnement, voire la remise en question, et qui encourage les individus à trouver leurs propres réponses et solutions. » (Ninacs, 2008, p.78).

Il distingue trois dimensions de cette conscientisation des problèmes :

  1. La conscience collective (je ne suis pas seul·e à avoir ce problème).
  2. La conscience sociale (les problèmes individuels et collectifs sont influencés par la façon dont la société est organisée).
  3. La conscience politique (les solutions passent par un changement social, une action politique).

Ce processus de conscientisation constitue une démarche importante dans les formations de promotion de la santé.

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