Etape 0 : Construire le cadre logique d’une action

Pour pouvoir construire et réaliser une évaluation il est nécessaire que l’action soit elle-même planifiée en s’appuyant sur la méthodologie de projet. Cette étape ne s’intègre pas à la démarche d’évaluation mais constitue un préalable indispensable.

La méthodologie de projet s’intéresse à la planification, à la réalisation et à l’évaluation d’une action, quel que soit son domaine. Elle propose une approche systématique de l’action en interrogeant le diagnostic initial à l’origine de l’action, la définition des objectifs les plus pertinents, les activités et ressources nécessaires pour atteindre ces objectifs.

Voici donc les étapes de la planification d’une action, illustrées par un exemple.

1 – Au commencement est le diagnostic…

Au préalable de toute action, il est nécessaire de faire le point sur la situation que l’on observe : il s’agit de faire un diagnostic ...

2 – Le cap à suivre : les objectifs

C’est le temps de la planification qui consiste à définir les objectifs, c’est-à-dire les changements attendus auprès des bénéficiaires, et cela grâce aux données collectées ...

3 – La programmation : quelles activités et quelles ressources prévoir ?

Les objectifs montrent l’intention. Il s’agit maintenant de prévoir les activités qui vont concrètement permettre de les atteindre : quelles activités mettre en place ? ...

4 – Exemples

Le tableau ci-dessous, appelé « cadre logique », permet de récapituler la logique d’intervention qui est à la base de l’action. Il se compose de ...

5 – Créer ou modifier des outils de suivi

Pour pouvoir réaliser une évaluation, il est facilitant de se doter, dès le début de l’action d’outils permettant de décrire et de suivre les activités ...

Cette étape de planification est donc un préalable à la définition d’une démarche d’évaluation. Pour certaines évaluations, il est tout de même nécessaire de revisiter le cadre logique afin de rendre compréhensibles toutes les étapes de l’action. En effet, il n’est pas rare que les différentes composantes d’une action manquent d’organisation et d’articulation.


Ai-je bien compris ?

Quelles questions doit-on se poser lors de la planification d’une action ?

La planification recouvre quatre niveaux. Ainsi peut-on s’interroger sur le diagnostic de la situation (quel est l’argumentaire de l’action ?) puis sur les objectifs (quels sont les changements attendus suite à l’action ?) puis sur les activités (quelles activités sont prévues et pour qui ?) et enfin sur les ressources (quelles ressources humaines, matérielles et financières sont prévues ?).

Quel est le contenu d’un diagnostic ?

Le diagnostic comporte 4 types de données à recueillir : des données objectives qui permettent de décrire la situation sur les plans épidémiologique, démographique, sociologique… ; des données subjectives sur les attentes et spécificités du public ; des données sur les ressources et les contraintes du problème ; et enfin des données sur les déterminants du problème et les différents niveaux d’action possible. Cette dernière étape nécessite d’avoir identifié en amont les données probantes sur l’intervention.

A quoi sert le cadre logique d’une action ?

Le cadre logique offre une vision synthétique de l’action. Il permet de s’assurer de la cohérence interne de l’action à partir de trois niveaux de l’action : l’objectif général, et les objectifs spécifiques ; les activités ; les ressources.

A quoi servent les outils de suivi ?

Les outils de suivi permettent de décrire et de suivre les activités d’une action, de documenter sa mise en œuvre. Ils servent en partie de base à l’évaluation et donne des informations nécessaires aux prises de décisions courantes.

Pourquoi le suivi n’est pas de l’évaluation ?

Le suivi est une collecte systématique et continue des différentes données de l’action et ne propose que des indicateurs de réalisation (le nombre d’enfants participants, le nombre de séances auprès des enfants, le nombre de brochures diffusées, etc.). Le suivi devient de l’évaluation quand il débouche sur une analyse de données (soit la comparaison des données de l’enquête entre elles ou avec d’autres enquêtes) et si cette analyse donne lieu à des recommandations. Sinon cela reste des outils de suivi nécessaires pour l’action mais pas suffisant pour l’évaluation.


Pour passer à la pratique

Vous souhaitez développer une action ce qui nécessite de passer par plusieurs étapes :

  • Clarifiez l’origine du projet : un événement, une demande, une obligation légale, une commande publique, un besoin identifié par les professionnels…
  • Identifiez les ressources qui existent pour réaliser le diagnostic : rapport d’activité, études, perceptions des professionnels, du public visé
  • Formulez le problème prioritaire auquel vous souhaitez répondre : le problème retenu est-il important ? existe-t-il des solutions efficaces basées sur les données probantes et des solutions acceptables par le public concerné ?
  • Listez les déterminants ou facteurs de risque du problème et identifiez ceux sur lesquels vous pouvez agir : est-ce faisable et pertinent ?
  • Indiquez ce que vous voulez changer avec votre projet.
    Les évolutions visées par une action peuvent porter sur un des domaines suivants :
    • les connaissances, compétences et représentations (savoir, savoir-faire, savoir-être),
    • les comportements de santé,
    • les dynamiques collectives (mise en réseau, nouveau service),
    • l’environnement (infrastructures).
  • Formulez vos objectifs et vos activités et remplissez un cadre logique

Pour mettre en place vos outils de suivi il faut d’abord savoir de quelles informations essentielles vous avez besoin dans votre action (nombre de participants, type d’activités…). Ne retenir que les indicateurs les plus pertinents pour ne pas être noyé par le flot des informations. Ces indicateurs de réalisation et les modalités de leur recueil sont à définir en amont de l’action. Les types d’outils de suivi peuvent être variés : tableau de bord, tableur, feuilles d’émargement, comptes-rendus de réunion, etc. Ces outils de suivi servent souvent de base à l’évaluation.