2 – Déconstruire les représentations du groupe

Les représentations : de quoi s’agit-il ?

Les représentations sociales peuvent être définies comme des formes de connaissances socialement développées et partagées qui permettent aux individus de donner un sens à leur réalité et de la rendre compréhensible. Elles sont construites par les interactions au sein des groupes sociaux et sont influencées par les valeurs, les normes, les expériences et les pratiques culturelles. Les représentations ont un rôle central dans la construction des identités individuelles et collectives, la communication entre les individus et la création de référentiels communs. Elles façonnent la manière dont nous percevons le monde, les autres et nous-mêmes, et peuvent influencer nos attitudes, notre comportement et notre jugement. Elles peuvent également influencer la manière dont nous interagissons avec nos collègues, nos publics et nos usagers. La prise de conscience de nos propres représentations et de leur impact sur notre posture professionnelle est donc essentielle. 

Le changement de représentations peut être un processus complexe. Il dépend des caractéristiques individuelles, du contexte social, des interactions et des influences environnementales. Certaines représentations sociales peuvent être plus résistantes au changement que d’autres, en raison de leur ancrage dans des normes culturelles, des identités collectives ou d’intérêts particuliers. 

Pourquoi travailler sur les représentations en formation ?

En questionnant leurs représentations, la formation permet aux participant·es de : 

  • Faire un pas de côté pour mieux apprendre. Il est essentiel de prendre en compte que ce processus n’est pas évident. Travailler sur ses représentations requiert la mise en place en parallèle d’un cadre bienveillant et sécurisant au sein du groupe. Le processus de « déstabilisation cognitive »16 que ce travail sur les représentations peut entrainer s’accompagne souvent d’une déstabilisation affective qui fragilise les apprenant·es si le cadre n’est pas contenant (menant par exemple à des moqueries). Si faire un pas de côté semble essentiel, n’en oubliez pas la difficulté de ce processus pour de nombreuses personnes. 
  • Prendre conscience de ses influences et de ses perceptions : il s’agit de prendre conscience des facteurs qui nous influencent tels que des normes culturelles, des identités collectives ou des intérêts particuliers. Cette prise de conscience permet de prendre du recul sur ses propres croyances. 
  • Créer un langage commun : en travaillant sur les représentations sociales, la formation facilite la création d’un langage commun entre les participant·es. Cela encourage l’émergence d’apports théoriques et pratiques basés sur les constats des représentations du groupe et des formateurs ou des formatrices.  
  • Accompagner la réflexion sur les pratiques professionnelles : travailler sur les représentations montre qu’il peut exister des écarts entre les représentations sociales des professionnel·les sur un sujet donné et celles des publics. Il s’agit, d’une part, de prendre conscience que nos représentations peuvent conduire à des attitudes de jugement et des postures manquant d’empathie ou d’inclusion, et d’autre, part de montrer qu’il est important ne pas imposer ses propres représentations, mais plutôt de les adapter aux besoins et aux réalités des publics. Cela favorise la compréhension mutuelle et une réflexion sur la posture et le rôle des professionnel·les. 

Comment travailler sur les représentations ?

Avant la formation
  • Intégrer au déroulé une ou plusieurs séquences sur les représentations 
  • Créer un espace où les participant·es peuvent partager leurs expériences personnelles, par exemple un espace d’affichage collaboratif. 
Pendant la formation

16 Sylvain Connac, « Neuroéducation et pédagogie », Éducation et socialisation [En ligne], 49 | 2018, mis en ligne le 01 septembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/edso/3556 ; DOI : https://doi.org/10.4000/edso.3556 

Retour à l’étape « Définir des stratégies et des modalités pédagogiques »