Les sources de données sont multiples : enquête, analyse de documents, tableaux de suivi, observation… L’enquête constitue toutefois l’outil le plus fréquemment utilisé pour recueillir l’information. Mais comment choisir la bonne enquête et à quoi sert-elle ?
Les enquêtes permettent de recueillir des informations sur l’action telles que des :
- Connaissances, satisfactions et perceptions des parties prenantes sur l’action, ses points forts et ses points faibles ; …
- Opinions, représentations, comportements, capacités, changements perçus, ou autres caractéristiques personnelles…
Qu’elles soient « qualitatives » ou « quantitatives », les enquêtes doivent :
- Etre ciblées sur les questions d’évaluation.
- Etre organisées à l’avance avec un protocole qui décrit les étapes du travail.
- S’appuyer sur un outil de recueil de données, guide d’entretien ou questionnaire.
- Etre analysées suivant une méthode rigoureuse prévue dès le départ.
- Répondre à des critères éthiques.
L’enquête utilisée dans une démarche d’évaluation doit être ajustée aux moyens réels du porteur de l’action (formation initiale, pratiques professionnelles, temps disponible, ampleur de l’action…). N’oubliez pas que l’intérêt d’une évaluation est d’aller au-delà de ses intuitions, de prendre du recul par rapport à son action, d’envisager le point de vue de « l’autre », et ce grâce à des outils qui seront élaborés avec le plus de rigueur possible.
Reprendre les critères à renseigner par l’enquête pour construire les outils de recueil de données.
On ne peut pas savoir « tout sur tout ». Limitez-vous aux critères qui ont été retenus en lien avec la question d’évaluation et qui correspondent aux questions posées. Par exemple : la satisfaction des participants à la fin d’une journée d’information ou de formation, l’adhésion à des messages ou des recommandations, l’utilisation d’un service, les changements qu’a permis l’action…
Choisir le type d’enquête
On ne décide pas a priori d’opter pour une enquête quantitative plutôt qu’une enquête qualitative (ou inversement). On s’interroge d’abord sur ce que l’on cherche, sur les critères que l’on souhaite renseigner, et on détermine ensuite l’outil le plus approprié.
Le mode de recueil est choisi suivant les objectifs de l’enquête :
Enquête qualitative | Enquête quantitative |
Exploratoire par entretiens individuels ou collectifs, par observation | Descriptif, par questionnaires |
Comprendre des pratiques et des représentations | Dénombrer, hiérarchiser, mesurer l’écart |
Personnes interrogées : nombre limité mais échantillon « raisonné » et construit de telle sorte qu’il soit bien en lien avec les différentes facettes de l’action | Personnes interrogées : soit un groupe exhaustif (tous les élèves de la classe concernée par l’action, tous les participants à la formation…) soit un échantillon représentatif (ce qui est difficile à construire) |
Informations nombreuses et sous forme de texte | Réponses courtes et préformées – Informations numériques |
Analyse du contenu des réponses | Analyse quantitative/statistique : – Tris à plat – Tris croisés |
Que ce soit dans le cadre d’une enquête qualitative ou quantitative, une grande rigueur dans la collecte des données et leur analyse est nécessaire.
1 – L’enquête qualitative
2 – L’enquête quantitative
3 – Les techniques ludiques de recueil de données
Quel que soit l’outil, il s’agit de faire attention aux « copier-coller » car les outils d’enquête doivent rester adaptés au sujet traité. Penser aussi dans l’enquête à bien différencier des variables pertinentes par rapport à la question d’évaluation (exemple : âge, sexe, profession…).
Les règles éthiques et juridiques des enquêtes
- Le consentement libre et éclairé des répondants, le droit de se retirer de l’étude sans préjudice, l’anonymat des répondants, la confidentialité des réponses individuelles, et la demande d’autorisation de citer des passages s’il s’agit d’entretiens.
- Obtenir l’autorisation des parents ou tuteurs lorsque les répondants sont mineurs. (Des modèles de formulaire sont disponibles en ligne.)
- Si les données sont nominatives (lorsqu’on peut remonter à l’identité des répondants) se mettre en conformité avec le règlement général de protection des données (RGPD) (voir le site Internet : www.cnil.fr).
Ai-je bien compris ?
Qu’est ce qui va déterminer le choix d’une enquête qualitative ou d’une enquête quantitative ?
La mise en place d’une enquête exige-t-elle des démarches particulières ?
Quels sont les principaux outils d’enquête ?
Pour passer à la pratique
- Choisissez votre question d’évaluation : vous orientez-vous plutôt sur un objectif de compréhension (enquête qualitative) ou de mesure (enquête quantitative) ?
- Interrogez-vous sur votre connaissance du sujet : si le sujet est connu et relativement simple, l’enquête quantitative semble appropriée ; si le sujet est mal connu et relativement complexe, l’enquête qualitative paraît plus appropriée.
- Repérez le nombre de personnes concernées par cette étape d’enquête. Une enquête est d’autant plus intéressante que le nombre de répondants est élevé.
- A partir des critères et des indicateurs retenus, rédigez les questions de votre questionnaire ou de votre guide d’entretien. Testez-les pour vous assurer qu’il n’y a pas d’ambiguïté et que les questions sont claires.
- Pour faciliter la passation de l’entretien, prévoyez quelques questions plus précises de relance pour creuser un point qui n’aurait pas été spontanément abordé, et enregistrez l’entretien en vue de compléter l’analyse de contenu qui s’en suit.
- Pour construire le questionnaire, utilisez un vocabulaire simple et non ambigu, formulez des questions affirmatives et veillez à ce qu’il n’y ait qu’une seule question par énoncé. Il est possible d’ajouter quelques questions ouvertes qui seront plus longues à traiter donc attention à ne pas les multiplier dans le questionnaire.