Il n’existe pas de définition unique sur l’évaluation et aucune terminologie n’est partagée mais on peut considérer que l’évaluation est « un processus d’analyse quantitative et/ou qualitative qui consiste soit à apprécier le déroulement d’une action ou d’un programme, soit à mesurer leurs effets (c’est-à-dire, les effets spécifiques et les conséquences ou l’impact) ». [Agence nationale pour le développement de l’évaluation médicale, « Evaluation d’une action de santé publique : recommandations », 1995, p.39.]
L’évaluation renvoie essentiellement à une question de méthode qui se traduit par trois dimensions.
1/ Une collecte d’informations de nature quantitative (mesures) et qualitative,
avec un effort de collecte systématique et une recherche d’objectivité, ou en tout cas de diversification des points de vue.
2/ Une appréciation critique,
fondée sur la comparaison de ces informations, sous forme de critères et d’indicateurs à des références qui se négocient. Cette appréciation critique peut également être portée en mettant en relation deux ou plusieurs objets de l’action. Par exemple, en s’interrogeant sur la pertinence d’une action d’information pour atteindre un objectif de changement de comportement ; ou en s’interrogeant sur l’adéquation des ressources utilisées et des services produits.
3/ Des propositions qui contribuent à une prise de décision.
Des propositions qui contribuent à une prise de décision. Ceci implique d’organiser l’évaluation (les méthodes, les objets à évaluer, les informations à recueillir) en fonction des questions auxquelles l’évaluation doit répondre, et ensuite de communiquer les résultats et les propositions aux décideurs, notamment sous forme d’un rapport. L’évaluation est un instrument orienté vers la décision.
Quand l’évaluation crée une convergence à travers des espaces d’échanges, une prise de recul sur sa pratique, une création de culture commune, elle a aussi une dimension démocratique car le processus d’évaluation en lui-même peut constituer un processus de changement.
Ce que l’évaluation n’est pas…
- un contrôle qui repose sur une démarche descendante et qui peut déboucher sur des sanctions ;
- un outil de contrôle des compétences tourné vers la gestion des ressources humaines ;
- une recherche ou une étude qui suppose des compétences spécifiques ;
- un simple exercice de communication ou de valorisation de son action qui peut dériver vers une sorte de publicité ;
- un suivi (ou monitoring, tableau de bord) qui consiste à collecter ou reporter régulièrement des données sans les analyser, les comparer à d’autres ;
- un exercice qui cherche à tout mesurer en s’appuyant sur des indicateurs qui quantifient sans intégrer des dimensions plus qualitatives ;
- une occasion de trop simplifier des mécanismes d’actions complexes ;
- un prétexte pour orienter les activités d’une action vers ce qui est plus facilement évaluable.
Ai-je bien compris ?
Quelles sont les trois dimensions que l’on retrouve dans toute évaluation ?
Qu’est-ce que l’évaluation n’est pas ?
Pour passer à la pratique
Vous identifiez une action que vous aimeriez évaluer. Vous réunissez donc un comité d’évaluation chargé de la coordination de l’évaluation de cette action. Lors de votre première rencontre, vous vous apercevez que les représentations autour de l’évaluation sont nombreuses et ne convergent pas toutes. Il s’agit alors pour vous de redéfinir la notion d’évaluation de façon à ce que les différentes représentations puissent évoluer pour converger vers une même définition incluant les 3 dimensions de l’évaluation : s’informer, analyser et proposer des recommandations.