De quoi s’agit-il ?
La conscientisation est un processus de réflexion et de partage qui intervient après une activité. Elle permet de réfléchir collectivement sur les notions abordées ou sur l’exercice vécu et d’en tirer des apprentissages qui seront ensuite appliqués au niveau professionnel. Elle peut accompagner la parole du groupe ou recentrer les échanges.
À quoi sert la conscientisation ?
A faire un bilan : la conscientisation dévoile le chemin parcouru pendant la formation : acquisition de nouvelles connaissances ou compétences, changement de représentations, renforcement du sentiment de confiance en soi…C’est un espace d’échanges où les participant·es peuvent poser des questions, faire des commentaires et recevoir des retours constructifs du groupe.
A faire un pas de côté : elle facilite la prise de conscience de leurs représentations sociales, de leurs valeurs et de leurs croyances, ainsi que de l’impact de ces dimensions sur leurs actions et leurs décisions.
A faciliter les prises de conscience : ce processus vise à éveiller chez les participant·es la prise de conscience de leurs savoirs, de leurs émotions et de leurs problématiques en lien avec la formation.
A engager une vision plus large : elle facilite l’intégration des connaissances et des compétences acquises pendant la formation, tout en encourageant les participant·es à réfléchir à l’application de ces apprentissages dans leur contexte professionnel et à développer une réflexion critique sur les enjeux sociaux et politiques qui influencent leur pratique professionnelle.
Comment la mettre en place ?
Avant la formation
- Identifier les activités ou les séquences dans lesquelles il serait pertinent de réaliser des débriefing (par exemple, celles demandant une réflexion approfondie ou une prise de conscience de ce qui a été appris) et intégrer des temps dédiés au partage d’expérience dans le déroulé pédagogique.
- Prévoir des activités ou des supports qui permettent de garder une trace du chemin parcouru. Cela peut prendre différentes formes comme l’utilisation des productions des participant·es pour résumer les séquences ou des outils d’évaluation collective et individuelle. Ces pratiques permettent de mettre en forme les connaissances, de garder la mémoire des productions communes et de faciliter la restitution et la mise en lien éventuelle avec d’autres groupes. Elles sont appréciées des participant·es et contribuent à leur engagement et à leur réflexion sur leurs pratiques professionnelles.
Pendant la formation
- Favoriser un environnement sécurisant : un climat de confiance et de respect afin que les participant·es se sentent à l’aise pour partager leurs expériences, leurs émotions/ressentis et poser des questions, et définir un cadre clair en précisant les objectifs et la forme des partages (voir étape 4 : Poser un cadre sécurisant).
Les étapes de la conscientisation
Nous vous conseillons de procéder par étapes :
Étape 1 : Accueillir les ressentis et les observations (Comment avez-vous vécu cette séquence ? Est-ce que c’était facile/difficile/agréable/désagréable ? Que s’est-il passé ?)
Étape 2 : Encourager l’analyse (Voici ce qui s’est passé, comment est-ce que vous l’expliqueriez ? Quelles ont été vos stratégies pour réussir l’activité ?)
Étape 3 : Inviter les participant·es à se projeter dans leur pratique (Pensez-vous réutiliser cet outil ? Comment l’adapteriez-vous à vos publics ?)
Étape 4 : Synthétiser les points principaux ayant émergé de l’étape de conscientisation (Si je résume ce qui vient d’être dit, nous avons donc pris conscience que…)
Exemple. La formatrice en nutrition souhaite que le groupe puisse réinvestir une activité qu’il vient d’expérimenter avec son futur public d’animateurs et d’animatrices. Elle propose une conscientisation en trois étapes :
– Une réflexion sur les intérêts et les points de vigilance de la technique : à quoi sert cette technique selon vous ? Quels en sont les intérêts ? Quels liens entre le choix de l’activité et le thème de la formation ? À quoi faut-il faire attention si vous la mettez en œuvre ?
– Une prise de conscience des ressentis : Comment avez-vous vécu ce moment ? Était-ce plutôt agréable ou désagréable ?
– Un temps de projection dans sa situation de travail : Comment envisageriez-vous de réutiliser cette technique avec vos publics d’animateurs et d’animatrices ? Et auprès des familles ?